Tante Louise, la Bible ne veut pas que les femmes soient ordonnées et qu’elles prêchent!
18 janvier |
Chère tante Louise,
Des femmes ordonnées et qui prêchent? Tante Louise, la Bible est-elle ou non la parole de Dieu? Est-ce que nous considérons ou non que Dieu nous y parle? Que dit la Bible? Il est très clair que les femmes n’ont pas leur place derrière la chaire, et, sur ce sujet, nous devons revenir à la parole de Dieu.
Signé, Remettons-nous à genoux
Cher A genoux,
La question de l’ordination des femmes expose une différence fondamentale dans la façon dont les adventistes comprennent la Bible – en fait, dans la manière dont ils voient le monde dans lequel ils vivent.
Certains adventistes voient la Bible présenter de grands principes au sens large: l’inclusion, l’honnêteté, la compassion, l’ouverture d’esprit, l’humilité et autres fruits de l’Esprit. Ils croient que Dieu, étant bon et compréhensif, veut voir les gens ressembler à Jésus, et il leur fait confiance pour faire des choix en harmonie avec ses principes alors que la situation dans laquelle ils vivent évolue. Ces individus remarquent que de nombreuses règles et réglementations étaient présentes dans les cultures de l’époque biblique – comme la façon dont les femmes étaient traitées dans l’Ancien Testament – et ils se rendent compte que ces règles ont changé lorsque la culture a changé. Par exemple, les centaines de règles de la Torah ont été remplacées par les principes du Sermon sur la Montagne.
D’autres voient la Bible comme un livre de règles strictes. Non seulement préfèrent-ils les choses de cette manière, ils semblent avoir aussi un besoin psychologique de directives précises écrites noir sur blanc. Ils veulent que les humains soient «sous contrôle» et ils sont pleins de zèle en ce qui concerne aider Dieu à atteindre ce but. Ils compilent des versets bibliques pour créer des listes de choses à faire et à ne pas faire en y ajoutant également toutes les règles qu’ils trouvent dans Ellen White. Ils insistent que Dieu est particulièrement en colère lorsque les femmes prêchent, lorsque les gens mangent de la viande, lorsqu’ils portent des bijoux ou vont à l’église le dimanche.
Ce sont deux visions très contrastées de Dieu. Dans le premier cas, Dieu est un parent qui guide et qui comprend les contextes dans lesquels nous vivons et il nous encourage à modeler notre vie sur l’exemple et les enseignements de Jésus. Dans le second, Dieu est un micro-manager inflexible qui insiste que chacun se comporte parfaitement et exactement de la même manière, quelle que soit sa situation particulière.
Tatie a l’impression que ceux qui croient en un Dieu de règles veulent une église qui assume la tâche de les faire toutes respecter, notamment en «passant au crible» quiconque a un avis différent.
La question des femmes dans le ministère constitue une étude de cas en ce qui concerne ces deux approches. Dans l’Ancien Testament, les femmes étaient sous la coupe des hommes – et certains adventistes estiment que c’est l’intention de Dieu, encore aujourd’hui.
Pourtant, Jésus traitait les femmes avec une gentillesse exceptionnelle et il y avait des femmes leaders dans l’église apostolique. Nous, adventistes, qui affirmons avoir franchi une nouvelle étape dans la «vérité présente» avons reçu le cadeau d’une femme prophète ordonnée par notre église. Cela ne devrait-il pas être un signe que Dieu attend de nous que nous suivions les grands principes, notamment celui de l’égalité des opportunités dans le service de Dieu?
Cependant, avec une grande tristesse, tatie admet qu’elle perd l’espoir que ces deux groupes de croyants puissent trouver un terrain d’entente. Même si elle souhaite que les gens n’abandonnent pas l’église adventiste, elle se rend compte que certains prendront le président de la Conférence générale au sérieux lorsqu’il déclare vouloir les voir passer au crible et quitter l’église.
Tante Louise
Les lecteurs écrivent à tante Louise (Aunt Sevvy en anglais) et lui posent leurs questions sur des sujets très divers. Tante Louise rédige sa propre rubrique, et ses opinions ne sont pas nécessairement celles des éditeurs d’Adventist Today. La version anglaise de cet article est parue le 2 janvier 2024 sur le site d’AdventistToday.