J’ai peur d’être associée à la haine de cette église. Dois-je la quitter?
13 août 2023 |
Chère tante Louise,
Une amie à moi a quitté l’église en raison de sa position concernant la communauté LGBTQ et les femmes. Savoir que même un petit pourcentage de sa dîme pourrait être utilisé pour faire du mal et rabaisser les autres était plus qu’elle ne pouvait tolérer.
A-t-elle raison? Est-ce que mon appartenance à l’église et mon soutien financier font de moi une complice de la haine? A quel moment dois-je admettre que l’église m’a quittée et officialiser mon départ?
Signé, Ne fais pas de mal
Chère Ne fais pas de mal,
Les églises naissent avec de bonnes intentions. Habituellement, elles pensent qu’elles ont quelque chose de nouveau à apporter à la communauté religieuse globale. Au cours de ces premières années, elles sont à la recherche, et elles sont flexibles. Nos pionniers appelaient cela «la vérité progressive».
Mais au fil des années, à mesure que les actifs financiers et le nombre de membres augmentent, les églises deviennent égoïstes, craintives et soucieuses de se protéger. Elles ne veulent pas perdre le soutien de ceux qui sont les plus attachés aux enseignements les plus conservateurs. Elles considèrent même que prendre position sur des questions morales est un risque trop grand – ainsi, l’église catholique cache toujours des pédophiles, et l’église adventiste ne peut pas s’élever contre la peine de mort prononcée contre les homosexuels en Ouganda.
Finalement, elles commencent à revenir sur leurs pas et à annuler les progrès qu’elles ont fait. L’église adventiste primitive avait des femmes comme évangélistes, pasteurs, responsables d’église et une prophétesse, mais maintenant, l’église actuelle veut éliminer tout leadership féminin.
Le leadership progressiste est remplacé par de puissants dirigeants régressifs. Et le seul plan sûr, pensent-ils, c’est d’imposer l’uniformité. Ces dirigeants sont terrifiés à l’idée que l’église puisse être un espace (comme elle l’était au début) accueillant la diversité et des opinions différentes. Ils utilisent l’argent et l’influence de l’église pour repousser ceux qui ne sont pas d’accord. Notre dénomination pourrait facilement être une «église large» englobant différentes opinions et toutes sortes de personnes; au lieu de cela, elle devient de plus en plus étroite et de plus en plus exclusive.
Ce n’est pas là seulement la théorie de tatie; la manière dont les organisations vieillissent est bien connue des sociologues. Notre église ne cherche plus la vérité de Dieu, ni même ne se contente-t-elle de maintenir sa position actuelle, elle recule devant la vérité progressive que nos ancêtres défendaient.
En ce qui concerne la dîme, il existe des moyens de soutenir le travail de votre congrégation et fédération locales sans soutenir la Conférence générale. Le truc, c’est de ne jamais utiliser le mot «dîme», que vous donniez cet argent à votre église locale ou directement à votre fédération. Si cela n’est pas pour vous une garantie suffisante, vous pouvez envoyer vos dons à des ministères de secours comme ADRA.
Ce que tatie ne peut pas vous dire, c’est quand le moment sera venu pour vous de couper les ponts. Cela doit faire l’objet de beaucoup de temps passé dans la prière. Tatie aime cette église, et elle voit toutes les choses merveilleuses qu’elle a accomplies, notamment les millions d’adventistes qui suivent Jésus, prêchent l’évangile, aiment et acceptent leurs semblables. Mais elle ne blâme personne d’être découragé par ce que l’église est en train de devenir, et elle ne critiquerait jamais quelqu’un qui dirait: «Je ne peux plus faire partie de cette dénomination.»
Tante Louise
Les lecteurs écrivent à tante Louise (Aunt Sevvy en anglais) et lui posent leurs questions sur des sujets très divers. Tante Louise rédige sa propre rubrique, et ses opinions ne sont pas nécessairement celles des éditeurs d’Adventist Today. La version anglaise de cet article est parue le 19 juin 2023 sur le site d’Adventist Today.